Il en est de ces ovnis dans le panorama de la création dont on on peine à les placer sur l’échiquier. Je pose cette remarque alors même que bien d’autres me viennent à l’esprit quand on parle de ceux dont les productions vous fascinent ou vous interrogent… C’est probablement parce qu’au-delà de cette démarche plasticienne sur laquelle ils basent leur méthode de conception, ils sont définitivement de réels directeurs artistiques sans frontières (!). Stricto senso.

En l’occurrence, c’est du duo qui compose Snarkitecture, Alex Mustonen et Daniel Arsham dont il s’agit – il se trouve que ce dernier fait aussi honneur à sa production personnelle, puisqu’indépendamment de cette entité bicéphale, il est représenté par Emmanuel Perrotin. Et c’est un beau boulot qu’il y présente du reste …


Snarkitecture provient comme ils l’expliquent eux-même d’un poème de Lewis Carrol, The Hunting of the Snark, décrivant “the impossible voyage of an improbable crew to find an inconceivable creature », et travaillent dans leurs recherches à éprouver l’expérience et la mémoire du spectateur – statement pas si révolutionnaire que ça sur le papier, mais bon, admettons….

Ce qui m’intéresse, c’est cette propension au mélange des genres ; où les limites des activités sont repoussées, où cette logique d’une démarche d’artiste dans un processus de création est destinée à une opération dédiée à une marque, une entreprise, une structure spécifique, tout en continuant de produire des installations toutes aussi singulières pour des musées ; où tout en se focalisant sur un cahier des charges que je suppose définitivement contraignant quoiqu’ambitieux, ils proposent des pièces singulières et cohérentes. Ça interpelle.

Information non négligeable de mon point de vue, et pour en revenir à Daniel Arsham, il a collaboré avec l’agence Simone pour la Maison Perrier-Jouët dans la conception d’un coffret sculpté en série limitée. Beau boulot, et chapeau bas à l’agence qui fait de la collaboration avec des plasticiens une constante dans leurs réalisations.
Et pour tout voir et tout comprendre de Snarkitecture, c’est par là.

Edition of 3